Palmarès 2018 : 20 femmes d’influence dans les énergies renouvelables
Lancé par le gestionnaire de parcs éoliens et solaires Greensolver en partenariat avec GreenUnivers pour la Journée Internationale du Droit des Femmes, le Palmarès 2018 des Femmes des énergies renouvelables (EnR) distingue les femmes d’influence du secteur.
Comme beaucoup d’industries, le secteur des EnR fait face à un déséquilibre paritaire, notamment sur les postes techniques et de maintenance, mais aussi dans les états-majors. Ce premier palmarès distingue ces femmes qui travaillent dans un secteur clé de la transition énergétique, à majorité masculine, pour leur engagement quotidien et la qualité de leurs réalisations.
Un jury paritaire a sélectionné 20 femmes sur près de 80 nommées dans quatre catégories : sphère institutionnelle, entreprises, services, start-up. Trois lauréates sont particulièrement distinguées pour l’ensemble de leur carrière et leur implication dans le développement des énergies renouvelable.
Top 3
Stéphanie Andrieu
Urbasolar • Directrice générale
Urbasolar • Directrice générale
Engagée à la fois dans le solaire et les droits humains, Stéphanie Andrieu porte Urbasolar depuis 12 ans. Cette Montpelliéraine attachée à sa région étudie d’abord à Sup de Co avant de partir à Chicago. Son MBA de marketing en poche, elle débute sa carrière chez France Télécom puis rejoint le cabinet de conseil Ernst & Young. C’est là qu’elle croise la route du producteur d’énergie Apex et découvre le solaire. Après le rachat de la société par BP Solar en 2000, Stéphanie Andrieu en devient directrice générale. L’histoire se termine en 2006, quand BP lui demande de fermer la filiale marocaine. Elle crée Urbasolar avec Arnaud Mine, son collègue et compagnon. Une PME dédiée au solaire devenue le premier acteur indépendant du marché français avec une équipe de 110 salariés, un chiffre d’affaires prévisionnel de 85 M€ pour 2017/2018 et un portefeuille de 750 MW en développement. Bien implantée en France, la société essaime à l’international avec une dizaine d’implantations.
Stéphanie Andrieu s’investit aussi sur le terrain des droits des femmes et de l’éducation. En janvier 2018, elle a été nommée ambassadrice de l’égalité hommes-femmes pour l’Occitanie. Elle appuie le financement du Day Care Center pour les bébés de Nairobi (Kenya) et soutient l’école Domaine du possible, fondée par Françoise Nyssen et son mari.
« Stéphanie Andrieu est une de ces trop rares femmes entrepreneures dans le secteur de la transition énergétique. Elle a approché le métier à l’anglo-saxonne en conservant un esprit entrepreneurial et en restant ancrée dans une culture PME. Elle a contribué à bâtir au fil des années Urbasolar, une entreprise rentable et flexible anticipant les avancées du marché » • Syvie Perrin
Isabelle Kocher
Engie • Directrice générale
Engie • Directrice générale
Seule femme à la tête de l’exécutif d’un groupe du Cac 40, pilote de la mutation accélérée d’un mastodonte des énergies conventionnelles vers une major « agile » de l’économie bas carbone, patronne d’un employeur de 153 000 personnes, la directrice générale d’Engie incarne à la fois la transformation de son secteur et le changement des mentalités dans le monde très viril de l’oil & gas. Cette double nouveauté explique l’avalanche médiatique qu’elle a déclenchée depuis sa nomination en 2014 à la direction générale déléguée de ce qui s’appelait encore GDF-Suez.
L’année 2014, c’était hier, mais c’est déjà lointain. Depuis, celle que le magazine Fortune a désignée fin 2017 comme la troisième femme la plus puissante du monde des affaires, hors Etats-Unis, a propulsé Engie vers une autre planète. La planète « 3D », pour décarbonée, décentralisée et digitale. Pour y parvenir, elle a embarqué Engie dans le vaisseau de la transition énergétique, avec un voyage à 15 Mds€ pour l’instant, le prix du plan de cessions des centrales à charbon notamment, mais aussi de fleurons très rentables comme l’activité amont de gaz naturel liquéfié vendue à Total. Avec en contrepartie des investissements en série et tous azimuts, dans les services à l’énergie, les EnR, la data énergétique, la mobilité hydrogène… Mené tambour battant, le mouvement percute les certitudes, les habitudes, les susceptibilités de beaucoup. L’Etat vient ainsi de refuser de donner à cette brillante élève (ENS Ulm, entre autres) son diplôme de présidente, qu’elle convoitait sans s’en cacher. Si elle veut aller jusqu’au bout de son ouvrage, c’est-à-dire créer et accompagner dans la durée une multinationale de la transition énergétique, Isabelle Kocher doit maintenant user d’une arme commune à tous les grands dirigeants : le sens politique.
« Isabelle Kocher est la tête de file des femmes dans le domaine de l’énergie renouvelable en France. Elle mène une transformation de son entreprise vers l’énergie décarbonée, inspirant bon nombre de vocations. Engie est actif dans toutes les technologies, avec une vision claire du développement de la filière. Et Isabelle Kocher a su s’entourer de femmes de talent, ce qui renforce son rôle de meneur de la révolution verte » • Guy Auger

Michèle Pappalardo
Directrice du cabinet de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire
Directrice du cabinet de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire
L’environnement, c’est presque un sacerdoce pour cette toulousaine fonceuse qui lui a consacré pratiquement toute sa carrière, côté ministères et services de l’Etat. Enarque, magistrate à la Cour des comptes, elle a même accompagné deux ministres : directrice de cabinet de Michel Barnier, ministre de l’Environnement, de 1993 à 1995, elle a rempilé en 2017 aux côtés de Nicolas Hulot, promu ministre de la Transition écologique et solidaire. Ce dernier, star de la société civile mais novice à un poste ministériel, avait besoin d’une professionnelle aguerrie, maîtrisant les arcanes du ministère, pour faire avancer des dossiers souvent complexes, voire explosifs.
Des dossiers difficiles, elle en a suivi plus d’un durant les cinq années où elle a présidé l’Ademe, bras armé du ministère. Après ce mandat, elle est devenue le premier commissaire général au développement durable en 2008 avant d’être nommée « Fédératrice du mieux vivre en ville » puis coordinatrice du réseau Vivapolis, un poste qui a aussi nécessité un certain doigté.
Ses interlocuteurs louent sa qualité d’écoute et sa connaissance des réalités du terrain, signe qu’elle a réussi à gommer son image de trop parfaite « techno ».
« Michèle Pappalardo s’est engagée en faveur des EnR de façon objective, peut-être sa plus grande qualité, lorsqu’elle a présidé l’Ademe, puis à la Cour des Comptes et, maintenant, en tant que directrice de cabinet de Nicolas Hulot. Elle a toujours fait preuve avec intelligence et esprit critique d’un engagement indéfectible pour le développement durable. Et de courage : son discours en faveur de l’éolien en 2006 était prémonitoire mais loin d’être accepté à cette époque » • Jean-Louis Bal
Entreprises
Cette catégorie rassemble des femmes cadres dirigeantes de groupes, ETI ou PME des énergies renouvelables.
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Elisabeth Ayrault Présidente du directoire et présidente directrice générale • Compagnie Nationale du Rhône |
Première femme à prendre la tête de la CNR en 2013 après des postes chez GDF-Suez et Sita, Elisabeth Ayrault veut faire de cette entreprise atypique, à capitaux publics et privés, un laboratoire des énergies du futur. Si elle défend ses positions dans l’hydroélectricité, elle accélère dans l’éolien et le solaire et défriche de nouveaux domaines comme l’hydrogène et la recharge des véhicules électriques. Cette architecte de formation, également diplômée de l’IAE et de géographie urbaine, espère bien effectuer un second mandat de cinq ans pour poursuivre ses chantiers.
(crédit photo : photothèque CNR) |
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Alessandra Brioschi
ERG Eolienne France • Business development director |
Diplômée des célèbres universités La Sapienza de Rome et Bocconi de Milan, elle complète son parcours à la London Business School avant de rejoindre l’énergéticien italien Enel en 2002. Après des postes essentiellement juridiques à Rome, Alessandra Brioschi pose un pied dans les énergies renouvelables en 2007. L’année suivante, là voilà en France à Lyon nommée Business development et M&A director d’Enel Green Power. En 2015, elle intègre la filiale française d’un autre acteur italien, spécialisé dans l’éolien, ERG Eolienne France en 2015. Cette quadrilingue est aussi administratrice de France Énergie Éolienne.
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Anne-Catherine de Tourtier Nordex France • Présidente |
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Elle est l’une des rares femmes à diriger un fabricant de turbines éoliennes. Anne-Catherine de Tourtier a fait toute sa carrière au sein de groupe allemand Nordex où cette diplômée de sciences politiques, de l’université libre de Berlin et de Columbia (Etats-Unis) est entrée en 2003 comme sales manager. Elle gravit les marches et devient présidente de la filiale française en 2012. Après le rachat de l’espagnol Acciona par l’industriel allemand, elle prend aussi des responsabilités au sein de la zone Méditerranée pour Nordex et Acciona Windpower en 2017.
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Sphère institutionnelle
Cette catégorie réunit des femmes actives dans les services de l’Etat, la recherche publique, le mécénat ou les organisations professionnelles.
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Hélène Demaegdt Synergie Solaire • Présidente |
Après des études d’économie en France et aux États-Unis, elle devient entrepreneure dans la grande distribution avant de s’intéresser aux énergies vertes. Avec l’aide du producteur d’énergie renouvelable Tenergie, dont son mari est co-fondateur, Hélène Demaegdt crée en 2010 Synergie Solaire, un fonds de dotation spécialisé dans le développement des énergies renouvelables. Un dispositif qui lie des entreprises françaises des EnR à des ONG, permettant de financer des projets d’accès à l’énergie. Synergie Solaire compte aujourd’hui 165 entreprises partenaires et a soutenu 35 projets dans 15 pays. Son dîner annuel caritatif est devenu un « must », la dernière édition a réuni plus de 250 acteurs de la filière. |
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Florence Lambert
CEA-Liten • CEO |
Cette quadra punchy a pris la tête du Laboratoire d’innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les Nanomatériaux (Liten) du CEA en janvier 2013. Formée à Grenoble INP, elle a fait toute sa carrière au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives depuis son recrutement en 2000 à Cadarache, un an après avoir présenté sa thèse. En 2009, elle est promue à la tête du département de l’électricité et de l’hydrogène pour les transports, à Grenoble. Spécialiste du stockage, elle s’intéresse autant aux batteries qu’à l’hydrogène. |
Services
Cette catégorie rassemble des femmes oeuvrant pour le financement ou l’environnement juridique des énergies renouvelables.
Start-up
Cette catégorie rassemble les femmes créatrices de sociétés.
Membres du jury
- Guy Auger – Président de Greensolver
- Jean-Louis Bal – Président du Syndicat des Energies Renouvelables
- Jens Bicking – Président d’Elatos
- Nathalie Croisé – Journaliste
- Gwenaelle Huet – Directrice générale Business Unit France Renouvelables d’Engie
- Patricia Laurent – Co-fondatrice de GreenUnivers
- Sylvie Perrin – Avocate associée du cabinet De Gaulle Fleurance & Associés
- Nicolas Wolff – Vice president general manager de Vestas Western Mediterranean
Par GreenUnivers
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