Elles remettent les métiers d'art et d'antan à la mode

Cordonnière, tapissière, couturière : les petites mains ont de la magie au bout des doigts. La preuve, ces femmes créatives ont souvent tout lâché pour miser sur ces métiers
Femina Provence - Elles remettent les métiers d'art et d'antan à la mode
Anne-Sixtine Humbert est diplômée de l’École de Condé à Paris, spécialisation restauration de patrimoine. Anne-Sixtine Humbert est diplômée de l\'École de Condé à Paris, spécialisation restauration de patrimoine.

A l'Atelier ASH, la restauration est un art minutieux

Voici le temple de la restauration de céramique (porcelaine, grès, faïence, terre cuite) et d'émail. Les traitements opérés sur place vont du collage à une retouche illusionniste. Aux commandes, Anne-Sixtine Humbert, diplômée de l'École de Condé à Paris, spécialisation restauration de patrimoine. Elle a à son actif : des assiettes en terre cuite du IIIe siècle au Musée du Vatican, des amphores remontées par le Commandant Cousteau et une multitude de rénovations pour les particuliers. Sa plus belle pièce est un vase médicinal du XVIIIe, mesurant 1 mètre de haut et orné de deux anses en serpent. Un travail qui lui a demandé plusieurs mois de recherches. Actuellement, elle travaille au Louvre sur la conservation des oeuvres.

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Une lampe ? Une statuette ? Vous les aimez mais ils sont en débris ? Anne-Sixtine récupère et répare. Elle étale tous les morceaux devant elle et reconstitue le puzzle avant de camoufler les fissures. Si besoin, la jeune femme crée les morceaux manquants.

Dracénie et vieilles dentelles

Marchands de linge, de textiles anciens, de vêtements vintage, de bijoux, de parures et dentelles : en tout, douze exposants vous présentent tout le week-end leurs richesses qui mettent en lumière savoir-faire de nos ancêtres, qualité des matières et soins de conservation.

Genia Sidorenko, brodeuse d'art

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L'élégance au bout des doigts... Patiemment, Genia Sidorenko reproduit les gestes ancestraux des brodeuses. Un travail minutieux qui correspond au tempérament de cette jeune femme d'origine russe, riche d'une triple formation : modiste de chapeaux en feutre, professeur de couture et ingénieur dans le textile industriel. Quand elle s'installe en couple à Aix-en-Provence, il y a cinq ans, elle travaille notamment pour le styliste Philippe Roche avant de se mettre récemment à son compte. Créatrice de bijoux et d'accessoires, elle se spécialise dans la broderie en utilisant perles, pierres naturelles et cristaux. Son travail fait-main apporte une touche personnelle très élégante aux serre-têtes et robes portés pour les mariages et les cérémonies. Un talent qui mérite de se faire connaître.

Marjorie Bouisson, tapissier décoratrice

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Devenir tapissier est apparu comme une évidence quand Marjorie Bouisson a décidé, il y a dix ans, de quitter son poste de commercial dans les assurances : "J'ai toujours été douée pour la décoration. Une formation professionnelle m'a permis d'assouvir ma passion". Depuis, elle redonne patiemment une seconde vie aux fauteuils anciens, têtes de lit ou coussins en leur apportant une touche de modernité par une technique de garniture traditionnelle ou contemporaine. "Cela passe par le travail de la patine du bois mais surtout par le choix de très beaux tissus d'ameublement", explique-t-elle. Son savoir-faire reconnu lui permet de donner des cours de tapisserie très prisés : "Ce métier manuel et artistique se renouvelle en se féminisant". De quoi faire naître des vocations.


Zaza Cordonnerie

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Concentrée sur sa chaussure, Isabelle ponce, colle, affiche puis bichonne. Cette amoureuse du cuir peut passer des heures sur sa pièce à traquer le moindre détail. Cette perfectionniste, douce et lumineuse, s'est formée il y a six ans à l'AFPA, après avoir enchaîné les boulots, entre décoratrice pour des tissus d'ameublement et... assistante dentaire. C'est son compagnon qui l'a poussée vers la cordonnerie "proche de mes premières amours et viable financièrement". Son CAP de cordonnière en poche, après neuf mois de formation et "énormément de pratique", elle a ouvert Zaza il y a deux ans. Un petit atelier qu'elle a équipé de machines pour l'assister. Car, mine de rien, c'est un métier physique, notamment dans la taille de la matière. Son créneau ? La rénovation de chaussures et sacs, en cuir, caoutchouc ou grosse toile. Plus artisan que commerçant, Isabelle projette de faire évoluer la cordonnerie : sa fille va développer la rénovation de basket et, elle, la création de sandale. Ce à quoi elle tend finalement depuis toujours.

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